La respiration : un sujet banal vous pensez?

Avec la vie qui défile à un rythme étourdissant, on peut oublier que de bonnes respirations profondes peuvent emmener plusieurs bienfaits, autant physiques que psychologiques. La respiration de repos est un phénomène inconscient, involontaire et régulé sur nos besoins en oxygène [1]. Cependant, en y portant notre attention, nous pouvons avoir un certain contrôle sur celle-ci.

L’ostéopathie et la massothérapie peuvent aider à libérer plusieurs structures en lien avec la respiration. Le principal muscle inspiratoire est le diaphragme thoracique. En ostéopathie, c’est un incontournable car il s’attache largement sur le squelette et parce que plusieurs réseaux nerveux et vasculaires le traversent [2]. Plusieurs autres structures osseuses, musculaires et viscérales peuvent être travaillées également afin de retrouver un équilibre respiratoire.

Les différents types de respiration

L’air inspiré constitue un carburant essentiel à la vie et la façon de l’effectuer peut en dire long sur la posture, les tensions musculaires, le stress et la fatigue d’une personne [3].

La respiration implique plusieurs structures du corps : cage thoracique, poumons, trachée, larynx, diaphragme thoracique, muscles intercostaux, petits pectoraux, abdominaux, entre autres. Certaines de ces structures musculaires permettent une respiration superficielle (ou thoracique) et d’autres, une respiration davantage profonde (ou abdominale).

Respiration superficielle ou thoracique

Lors de ce type de respiration, c’est davantage le thorax qui se gonfle et les muscles respiratoires accessoires sont principalement recrutés.

Ce type de respiration n’est pas idéal à long terme car l’expansion des poumons se fait principalement dans leurs parties supérieures. Ces zones sont restreintes ce qui fait que l’apport en oxygène n’est pas optimal.

De plus, une respiration superficielle mobilise de petits muscles accessoires de la respiration n’étant pas habitués à travailler de façon continue. Ainsi, d’autres muscles peuvent être plus facilement en tension, particulièrement dans la région cervicale, autour des omoplates, des épaules et du haut du dos.

Respiration profonde ou abdominale

Lors de ce type de respiration, c’est principalement l’abdomen qui se gonfle car le diaphragme thoracique est majoritairement recruté. Ce large muscle en forme de dôme s’abaisse à l’inspiration et remonte passivement à l’expiration [4].

Grâce à ce type de respiration, les poumons se gonflent principalement dans leurs parties inférieures. C’est dans ces régions qu’ils ont le plus de capacité d’expansion. Ainsi, le volume inspiratoire est plus élevé dans une respiration abdominale que thoracique.

Dans la vie de tous les jours, une respiration abdominale est à privilégier, non seulement pour un meilleur apport en oxygène, mais aussi pour permettre au diaphragme thoracique de bien se mobiliser. Nous reviendrons plus loin sur les avantages de la liberté de ce muscle.

Respiration complète

Lorsqu’on prend conscience de ces différents types de respiration, il est possible de les combiner [1]. En effet, une respiration complète, recrutant tous les volumes respiratoires, commence par une inspiration abdominale, se poursuit par une expansion thoracique et se termine par une expiration thoracique puis abdominale. Toutes les structures respiratoires sont alors recrutées et cela permet une conscientisation des types de respiration.

À cet exercice, nous pouvons également conscientiser l’expansion de chaque partie de l’abdomen (inférieur, supérieur, latéral), de chaque étage du thorax (côtes) dans chacun des plans de l’espace (avant, arrière, latéral). Le but recherché est que chaque zone abdominale et thoracique soit mobile. Le même exercice peut être fait à l’expiration également.

Les bienfaits d’une respiration libre

Plusieurs auteurs [1, 3] mentionnent que de respirer librement amène de nombreux avantages :

  • Relâchement de tensions musculaires

Certaines mobilisations ostéopathiques permettent le relâchement du diaphragme thoracique. Ainsi, il est plus facile d’effectuer des respirations abdominales. Certaines tensions musculaires au niveau du dos (lombaire, dorsal, cervical), du thorax et des épaules peuvent aussi diminuer à la suite d’un relâchement du diaphragme thoracique.

Le massage est également un bon outil pour relâcher les structures musculaires en lien avec la respiration.

  • Équilibration du système nerveux et gestion du stress
  • Meilleure gestion émotionnelle
  • Bonne préparation au sommeil
  • Meilleur équilibre postural
  • Meilleure mobilité de la cage thoracique
  • Plus grande amplitude respiratoire
  • Amélioration de la conscientisation respiratoire

Sportifs et artistes (instrumentistes à vents, chanteurs, comédiens)

Ces personnes utilisent leur respiration quotidiennement dans leur travail et celle-ci joue un rôle majeur dans leurs performances. Il est donc particulièrement important pour eux de connaître son fonctionnement et les façons de l’optimiser, car leur instrument premier est leur corps.

Cas particuliers

Certaines habitudes de vie et/ou conditions de santé peuvent limiter la capacité respiratoire : cigarette, asthme, bronchite, pneumonie, fibrose kystique, emphysème, problématiques cardio-vasculaires. Dans les cas d’infection, une fois la phase d’infection aiguë passée, l’ostéopathie peut aider à retrouver une bonne capacité respiratoire. Dans les cas chroniques, c’est le maintient de la mobilité thoracique et de toutes les structures respiratoires qui est visée.

Tous les systèmes du corps bénéficieront d’une respiration efficace !

Pour en savoir plus ou pour connaître des exercices spécifiques, je vous invite à consulter les livres de Calais Germain (2005) et Stacke (2013).

Julie Couture-Tétreault, D.O.


Sources : 

[2] Bordoni, B. et Zanier, E. (2013). Anatomic connections of the diaphragm : influence of respiration on the body system. Journal of Multidisciplinary Healthcare, 6, 281–291. doi:10.2147/JMDH.S45443

[1] Calais Germain, B. (2005). Respiration : anatomie, geste respiratoire. Gap, France : Désiris.

[4] Drake, R.L., Vogl, A.W., Mitchell, A.W.M. (2010). Gray’s Anatomie pour les étudiants (2e édition). Issy-les-Moulineaux, France : Elsevier.

[3] Stacke, É. (2013). Les vertus de la respiration : cultivez vitalité et sérénité. Paris, France : Guy Trédaniel Éditeur.